jeudi 6 août 2009

Le Mystérieux Voyage de Rien - Antonine Maillet

Tout d'abord, c'est pas moi qui ai mis des majuscules partout dans le titre, c'est la grande prêtresse acadienne de la langue française elle-même.
S'il y en a qui se disait que je ne lis pas beaucoup parce que cette chronique en souffrait, c'est que je me tape ce foutu bouquin avec entêtement depuis à peu près quatre mois. C'est pas qu'il est long, 300 quelques pages à peine. C'est qu'il est ennuyant. Plate.
Pourquoi j'ai pris la peine de le lire? Je me confesse. Je n'avais jamais lu rien d'autre que la Sagouine et je m'étais dit que je me devais de lire autre chose de la célèbre compatriote.
Le concept est bon. Rien part en voyage et rencontre Quelqu'un. Ils côtoient tous les deux Personne alors vous voyez qu'on est parti pour une structure de texte qui est intéressante en soi : As-tu vu Quelqu'un? Non mais j'ai vu Rien, répond Personne. Enfin, ce genre là.
Il faut aussi savoir que Rien s'est enfui d'un roman en chantier. Un personnage né d'une plume et qui décide d'en faire à sa tête. Ça aussi c'est pas bête.
Ma grand-mère était une grande lectrice et elle avait acheté Pélagie-la-Charette quand il a gagné le prix Goncourt. Elle me l'a donné et on pourrait croire que c'était un geste gentil mais elle m'a dit : Je te le donne, je l'ai trouvé ben plate.
Je n'ai pas pu le lire.
Je crois que Maillet a atteint un style d'écriture qui me dépasse, et qui dépassait ma grand-mère aussi.

lundi 9 mars 2009

La suppléante - Anne Bonhomme

Le titre dit tout. C'est l'histoire d'une fille qui fait de la suppléance dans une école. En parallèle, elle vit une histoirette d'amour harlequinesque pas très intéressante (même qu'à un certain moment, elle prépare une vengeance et que moi je pensais que c'était une blague mais non c'est vraiment con ce qu'elle veut faire, genre pas très intelligent et j'aurais des bien meilleures idées de vengeance). Bref, l'intérêt du livre n'est pas dans l'histoire elle-même mais bien dans les descriptions qu'elle fait de la vie scolaire. Moi je pense que l'auteure elle a fait de la suppléance pour vrai ou alors elle est directrice d'école ou alors elle a saouler une bande d'enseignantes pour leur faire sortir les vraies histoires.
Ces descriptions de scènes d'école m'ont fait adoré ce livre. Quand j'ai lu le passage de la réunion du personnel où la cafetière est à l'ordre du jour, j'ai ri tout fort dans une salle d'attente.

dimanche 1 février 2009

La Traversée de la ville - Michel Tremblay

Bon, je manque d'objectivité car je suis un inconditionnel de Michel Tremblay, vendu à l'avance. C'est rare que je ris quand je lis mais avec lui, je ris de bon coeur tellement les images sont précises, les dialogues vivants. Je lis pas; j'entends.
J'ai crains un peu au début du livre que c'était la même recette que le précédent de cette trilogie, soit La traversée du continent. Dans le premier, Nana faisait le voyage de la Saskatchewan à Montréal. Dans celui-ci, c'est Maria qui fait le voyage de Providence à Montréal. Paniquez pas, c'est pas ça le punch. Pensez au titre!
Mais quand même, v'là tu pas que la Maria prend le train et rencontre celui qui deviendra l'écrivain Howard Lovecraft. J'ai un peu paniqué parce que j'aurais été bien déçu s'il s'était fallu que ce soit une série de rencontres dans le train, copiant la recette.
Rien de tout ça. L'histoire est très différente, nous plonge dans le Montréal des années 1912-14, me rappelant à moi en tout cas, ces années que mes parents m'ont décrites alors qu'eux aussi avaient quitté leur milieu pour aller bosser à la grande métropole.
Comme dans la plupart des romans de Tremblay, il y a toujours des références au cinéma, aux salles de spectacles, cet univers qui le fascine tant. C'est ben de ses affaires s'il veut ploguer ça dans ses romans mais il arrive que ça sonne faux, mais pas trop. Exceptionnellement, y'a pas de tapette dans le roman même si ça passe proche à un moment donné, mais je vous en dis pas plus.
C'est un bon roman, ça vaut vraiment la peine mais je crois qu'il faut lire la trilogie au complet pour apprécier. Et je vous rappelle que je n'ai aucune espère d'objectivité quand il s'agit de Tremblay.

La consolante - Anna Gavalda

C’est bien connu, tous les auteurs cachent deux ou trois pourritures que les éditeurs ont refusé avant de finalement accepté celui qui leur a amené la célébrité. Habituellement, ils attendent d’avoir pondu 2 ou 3 succès pour ressortir ces torchons dont personne ne voulait quand ils étaient de tristes inconnus.

Anna Gavalda vient de sortir La consolante, à gros prix. Mais j’avais tellement hâte de la relire, ayant tellement aimé ses premiers livres, que j’ai acheté sans me poser la moindre question. J’ai lu jusqu’à la page 50 à grande peine. Ensuite j’ai relu jusqu’à la page 75 en me disant que c’est moi qu’est pas un bon lecteur. Je l’ai laissé sur ma table de nuit pour une semaine, l’ai repris, me suis obligé à continuer à le lire. L’ai oublié encore un peu. L’ai repris en me disant que je devais continuer à le lire pour ne pas avoir à l’apporter en vacances : c’est qu’il est gros en plus et il prendrait trop de place dans mes bagages. L’ai repris, dis-je, et me suis rendu passé la page 100. À me demander qui sont ces personnages ? De quoi ça parle ? Qu’est-ce qui se passe ? Se passe-t-il quelque chose ? Je suis convaincu que c’est le premier cornichon qu’elle a écrit et qu’elle vient de nous le refiler maintenant qu’elle est célèbre. Ou alors, elle est tellement contente qu’Ensemble c’est tout ait été tourné au cinéma qu’elle s’est dit qu’elle allait carrément écrire un scénario de film. Partout, c’est plein de détails cinématographiques agaçant. Et les personnages, ben je vous dis moi, faites-vous un arbre généalogique quand vous elle vous les décrit car c’est votre seule chance d’y comprendre quelque chose. Qui d’ailleurs, ne sont pas si importants que ça.

La vraie histoire commence à peu près aux deux-tiers de la brique. Et là ça devient intéressant. On peut oublier tous les autres personnages; ils n'ont plus aucune importance. Et s'ils en ont, on comprend qui ils sont avec le contexte, pas besoin de se retaper la cochonnerie du début. C'est très cinématographique, un peu cliché même, très contrée française telle qu'on la connaît, bref très Jean-de-Florette/Chocolat. Mais j'ai embarqué facilement, moitié content de retrouver la Gavalda que j'ai tant aimé, moitié heureux d'enfin comprendre quelque chose à l'histoire.

Maintenant que j'ai fermé le livre, je crois que toute la première partie sert à bien camper la désolation du personnage principal. C'était sans doute possible de le faire en moins de page mais le message passe. D'ailleurs, ce type, il cherche le bonheur jusqu'à la fin. Tiens, ça me rappelle quelqu'un...